HYDROGEOLOGIE
Introduction
L’hydrogéologie est une science à la fois descriptive et quantitative qui étudie les relations entre l’eau souterraine et les matériaux et processus géologiques. Dans bien des régions du monde, l’eau souterraine est soit la source principale d’eau potable pour les populations, ou même la seule source d’eau. Elle est aussi en quantité limitée et elle court de nos jours de graves dangers de contamination par les activités humaines. Le développement et la gestion des ressources en eau sont des aspects importants de l’hydrogéologie.
La décomposition du
titre de cette matière laisse deviner qu’il doit s’agir de l’étude du mouvement
de l’eau dans le sol :
- Hydraulique : Etude des
écoulements de fluides incompressibles newtoniens tels que l’eau, mais du point
de vue de l’ingénieur.
- Souterraine : Terme qui
désigne dans le contexte actuel le sol sous ses différentes formes pourvu qu’il
présente, à travers les particules le constituant, une accessibilité au fluide
en mouvement.
L’étude du mouvement des eaux souterraines est d’une grande importance à chaque
fois que le phénomène d’infiltration est présent.
Cette importance peut être illustrée sur plusieurs exemples.
- Effets de l’écoulement
interstitiel sur l’état de contrainte d’une structure poreuse sujette à cet
écoulement
- Etude du régime d’une nappe
- Simulation de l’intrusion de
l’eau de mer dans un aquifère dans le cas où on est à proximité de la mer
- Etude de la pollution des nappes
Origine de l’eau souterraine
L’alimentation d’un bassin
hydrologique est assurée par une partie des précipitations
qui sont les précipitations efficaces obtenues en retranchant des premières les
pertes par
évapotranspiration.
L’alimentation ci-dessus se répartira en :
- ruissellement, qui alimentera l’écoulement de surface
dans le réseau hydrographique
- infiltration, qui alimentera la nappe souterraine
La hauteur d’infiltration (quantité d’eau infiltrée à travers la surface du
sol par unité de
temps) ou le taux d’infiltration (rapport de la hauteur d’infiltration à la
hauteur de
précipitation efficace) sont influencés par plusieurs facteurs dont :
- la
géomorphologie du bassin : topographie et géométrie du réseau hydrographique,
- la lithologie du sol,
- la nature des aménagements de surface tels que barrages, rectification des
cours
d’eau etc...
I - CONCEPTION DE L'HYDROGEOLOGIE
L'hydrogéologie, science de l'eau souterraine est une discipline des sciences de la terre orientée vers les applications. Ses objectifs sont :
· L'acquisition des données numériques par la
prospection ou l'expérimentation sur le terrain ;
· L'étude du rôle des matériaux constituant le sous sol
(distribution et caractéristiques) ;
· L'étude des modalités de l'écoulement ;
· L'étude des propriétés physiques et chimiques des
eaux souterraines ;
· La réalisation des captages d'exploitation ;
· La gestion et la planification de l'exploitation de
l'eau ;
· La protection de la ressource en eau souterraine.
Pour ceci l'Hydrogéologie qui est une science pluridisciplinaire, utilise les méthodes et moyens de la prospection géophysique, les techniques de forage et de captage, la géochimie des roches et des eaux, l'hydrodynamique souterraine, la statistique et l'emploi des ordinateurs pour le traitement des données et pour les modèles mathématiques de simulation des nappes.
II - CYCLE GLOBAL DE L'EAU
Le déplacement des
particules d'eau sous deux états principaux (vapeur et liquide), à la surface
de
la terre constitue le cycle global de l'eau. Ce cycle peut être résumé
par l'équation suivante :
P (précipitations) = E (évaporation) + R (ruissellement) + I (infiltration)
Le cycle de l’eau débute
par la transformation annuelle d'un volume d'eau (577 000 km3) en
vapeur d'eau sous l'action de l'évapotranspiration (ET). Ce dernier
terme regroupe deux
phénomènes : le premier physique (évaporation E), a lieu à partir
des surfaces d'eau libres (océans, mers, lacs, fleuves…) et le deuxième biologique
correspondant à la transpiration des plantes.
Dans un deuxième temps,
cette vapeur d'eau se condense (transformation de la vapeur en
liquide) sous forme de nuages qui donnent naissance aux précipitations (P)
: pluie et neige. Le volume annuel des précipitations est égal à celui de
l'évapotranspiration : le cycle global de l'eau est donc équilibré.
Dans un troisième temps, les précipitations se séparent en trois parties :
· Une première partie s'évapore avant
même d'atteindre la surface du sol et réintègre le cycle
de l'eau ;
· Une deuxième partie s'écoule vers
le réseau hydrographique et les surfaces d'eau libre : c'est
le ruissellement de surface (R). Ce volume est estimé à 43 800 km3
d'eau/an ;
· Une dernière partie s'infiltre dans
le sous sol : c'est l'infiltration (I). La quantité d'eau qui
atteint les nappes s'appelle : l'infiltration efficace.
I - LES SYSTEMES
HYDROLOGIQUES
1.1 - Introduction
Le cycle de l’eau est
planétaire et perpétuel (continu). La réalisation des études hydrogéologiques
nécessite de le fractionner en domaines limités dans l’espace et
en durées accessibles aux
observations et aux mesures (année, mois, jours). Ces domaines dynamiques sont
appelés
« systèmes hydrologiques ». Chaque système hydrologique est une séquence
du cycle de l’eau, c’est à dire comportant une entrée (impulsion,
exemple : l’infiltration), un circuit interne (transfert de l’eau par
exemple entre l’amont et l’aval) et une sortie (réponse à l’impulsion,
exemple : débit des sources).
1.2 – Différents types de systèmes hydrologiques
On distingue trois types
de systèmes hydrologiques indépendants et emboîtés les uns dans les
autres :
a) Bassin hydrologique : il est limité par les lignes de crêtes topographiques (sommets des reliefs), délimitant le bassin versant d’un cours d’eau et de ses affluents. La source unique d’alimentation du bassin hydrologique, supposé clos, provient des précipitations efficaces, c’est à dire des précipitations qui ont échappé à l’évaporation.
b) Bassin hydrogéologique : c’est la fraction de l’espace du bassin hydrologique située sous la surface du sol. C’est le domaine des eaux souterraines. Ses limites sont imposées par la structure géologique. Son alimentation se fait par l’infiltration d’une partie de la pluie efficace, ayant échappé au ruissellement de surface.
c)
L’aquifère : est identifié par la nature
géologique des formations qui le constituent
(calcaires, grès, sables…). Il est alimenté par l’infiltration efficace,
et il correspond au domaine d’étude des eaux souterraines. Un bassin
hydrogéologique peut contenir plusieurs aquifères.
CHAPITRE III - SYSTEMES AQUIFERES
I - L'EAU DANS LES
TERRAINS
1.1- Généralités
Tous les terrains
contiennent un certain pourcentage des vides. L'eau issue de la pluie ou
des
circulations superficielles, peut pénétrer dans ces vides, y circuler sous
l'effet de la gravité, et dans certaines conditions, s'y accumuler. Cette
présence de l'eau dans les sols et les sous sols est d'une grande importance
soit, parce qu'elle représente des réserves en eau potable ou
industrielle, soit parce qu'elle pose toujours de délicats problèmes à
l'ingénieur appelé à construire en profondeur.
1.2- Le milieu poreux
On appelle milieu poreux un corps comportant un squelette solide englobant
des cavités
appelées pores, en général interconnectées, susceptibles de contenir
une ou plusieurs phases
fluides. Un sol est formé essentiellement de trois types de roches :
a) Roches grenues meubles
Les vides sont constitués uniquement par des pores qui caractérisent un milieu continu. Pour ces roches, on parle de porosité d'interstice. Par exemple, les sables et les grès ont une porosité totale qui peut aller jusqu'à 30 % et même les roches que l'on suppose généralement compactes, ont une certaine porosité : calcaires, dolomies, ainsi que les roches cristallines et métamorphiques (1 à 5 %).
Les argiles constituent
une catégorie à part, leurs éléments constitutifs, lamellaires, sont
organisés en feuillets. Ce sont des empilements de couches parallèles séparées
par des intervalles variables où un fluide peut se loger : cela leur procure,
en particulier, des propriétés de gonflement en présence d'eau. Le
pourcentage des vides peut être très élevé, jusqu'à 90 %.
b) Roches compactes fissurées
Un cas particulier de vide dans les roches compactes est la fissuration, qui caractérise le milieu discontinu. Par le jeu de la tectonique, la quasi totalité des roches de l'écorce terrestre est fracturée (failles, fissures, diaclases). Ces fissures s'organisent généralement en au moins deux directions principales de fissuration qui découpent la roche en blocs. Si les fissures ne sont pas colmatées (argile, calcite, quartz…), des vides sont crées et on parle alors de porosité de fissure.
Les fissures sont des
fentes de forme allongée, à ouverture plus ou moins large. Elles sont
classées en deux types suivant leur dimension : les micro-fissures dont
le rôle hydrodynamique est comparable à celui des pores, et les macro-fissures
représentées par les failles, les décrochements et les chenaux karstiques.
c) Roches mixtes
Ce sont les roches dont les vides sont constitués à la fois par des pores et par des fissures. Les deux types de porosité (d'interstice et de fissure) coexistent (exemple : grès, craie, calcaires)
1.3 - Porosité
Dans un milieu on a
trois sortes d'eau : une eau gravitaire qui s'écoule, une eau de rétention
qui reste autour des grains (humidité) et une eau d'absorption (liée
à la surface des grains par le jeu de forces d’attraction moléculaire). La
capacité de récupérer l'eau dans une roche meuble ou fissurée, est liée à
l'importance de ses vides. On distingue :
Cette porosité efficace
intéresse l'hydrogéologue. Il est utile de la relier dans le cas des roches
meubles aux caractéristiques physiques des réservoirs. Les principaux
facteurs sont :
· Les diamètres respectifs des grains :
pour une granulométrie uniforme, ne diminue
lorsque le diamètre des grains diminue.
· L’homogénéité de la granulométrie :
si le terrain est formé de grains de tailles très
différentes, les plus petits d’entre eux peuvent occuper les interstices entre
les plus gros et
la porosité se retrouve considérablement réduite.
· L'arrangement des grains : exprime
leur disposition dans l'espace. La porosité est
fortement influencée par l'arrangement des grains. Elle décroît de 47.6 % pour
l'arrangement cubique à 25.9 % pour l'arrangement rhomboédrique.
· La surface spécifique des grains :
c'est la surface de contact eau - grain. La porosité
efficace croît avec la surface spécifique des grains. Une conséquence est la
diminution de la
porosité avec la profondeur.
c) Ordres de grandeur de la porosité
Ces valeurs peuvent varier en fonction de la taille des grains, de la consolidation et du tassement du milieu. La porosité est mesurée d'une façon directe au laboratoire (pose le problème de représentativité de l'échantillon), et de façon indirecte sur le terrain par des méthodes géophysiques variées (résistivité, vitesse du son, diagraphies…).
1.4 - Perméabilité
Il convient de compléter la notion de porosité par celle de la perméabilité, car il ne faut pas perdre de vue que la valeur de la porosité n'est pas proportionnelle à la dimension des vides.
II - SYSTEMES AQUIFERES
2.1 – Définitions
- Aquifère : couche de roches perméables comportant une zone suffisamment conducteur d'eau souterraine pour permettre l'écoulement significatif d'une nappe souterraine et le captage de quantités d'eau appréciables par des moyens économiques.
L’aquifère est homogène quand il a une perméabilité d’interstices (sable, graviers) ; la vitesse de percolation y est lente. Il est hétérogène avec une perméabilité de fissures (granite, calcaire) ; la vitesse de percolation est plus rapide.
- Nappe aquifère : ensemble des eaux comprise dans la zone saturée d'un aquifère, dont toutes
les parties sont en liaison hydraulique.
2.2 - Processus général de formation d'une nappe
Par le jeu de la
pesanteur, une partie de l'eau de pluie s'infiltre dans le sol, soit
directement, soit
après circulation à la surface de celui-ci. Selon la perméabilité des terrains
rencontrés, elle descend plus ou moins profondément. Cette circulation
approximativement verticale est interrompue par la rencontre d'un terrain de
faible perméabilité. A la base, cette formation imperméable représente le
plancher étanche de la nappe. L'eau s'y accumule en saturant l'ensemble des
vides des terrains sus-jacents plus perméables. Ainsi se constitue dans ces
formations, une nappe aquifère.
2.3 - Différents types de nappes
2.3.1 - Nappe libre : Une nappe libre est une nappe contenue
dans une couche perméable
partiellement saturée et reposant sur une couche imperméable ou semi-perméable.
La surface
libre est toujours à la pression atmosphérique (communication directe avec
l'air libre à travers les
interstices).
a) Nappe de vallée : est dite d'une nappe dont le drainage se fait uniquement par les vallées. L’eau circule vers les exutoires qui sont les points bas de la topographie (sources, rivières…). En pays aride, dans les vallées, les crues des oueds temporaires amènent beaucoup d'eau qui peut s'infiltrer et alimenter la nappe, c'est leur source principale d'alimentation.
b) Nappe alluviale : c'est une nappe libre sise dans les
alluvions qui jalonnent le cours d'un
fleuve. La puissance de comblement alluvial peut être importante, avec des
matériaux grossiers (sables, graviers, galets) très perméables. Ces matériaux
sont saturés presque jusqu'à la surface du sol. L'eau de la nappe est
généralement en équilibre avec celle du fleuve, étant tantôt drainée par le
fleuve, tantôt alimentée par lui. Ce type de nappe est encore dit soutenue.
Elle est très vulnérable à la pollution.
c) Nappe littorale : la nappe d’eau douce continentale est en équilibre hydrostatique avec la nappe salée de l’eau de mer. Ces 2 nappes se mélangent peu, leur interface constitue un biseau salé. Tout rabattement de la nappe d’eau douce entraîne la rupture de l’équilibre et la progression du biseau salé vers l’intérieur des terres.
d) Nappe karstique : en pays calcaire, l’eau chargée de gaz carbonique atmosphérique attaque la roche, agrandit continuellement les fissures, crée les galeries, les cavernes et les gouffres, ce qui aboutit à de véritables rivières souterraines. Les vitesses de circulation de l’eau dans les chenaux karstiques sont grandes et les sources peuvent être abondantes (résurgences).
2.3.2 - Nappe captive
On appelle nappe captive
ou en charge ou sous pression, une nappe comprise entre deux
formations géologiques imperméables. Le toit de la nappe est ainsi maintenu au
dessous de la
surface piézométrique. Si on perce le toit de la nappe, l'eau monte et
s'établit à un niveau en
fonction de la charge à laquelle il est soumis. A la limite on a des forages
artésiens. Cet
artésianisme peut cependant disparaître avec le temps si on exploite la nappe,
par réduction de la
charge dans l'aquifère.
2.3.3 - Nappe semi-captive
Un cas intermédiaire
entre les deux types de nappes est la nappe semi-captive. Il y a échange
d'eau avec l'aquifère superposé ou sous-jacent : c'est le phénomène de
drainance. Il nécessite
deux conditions : l'existence d'une formation semi-perméable et l'existence
d'une différence de
charge Dh. L’eau s’écoule de l’aquifère ayant la plus forte charge hydraulique vers
celui qui a la
plus faible charge hydraulique.
2.4 - Emergences (sources ou exutoires)
Les nappes aquifères
sont alimentées par les eaux d'infiltration en provenance de la surface, et se
vident par les exutoires, essentiellement les sources. Ces émergences sont
imposées par la
structure géologique de l'aquifère et par la géographie du site. Le débit d'une
source dépend du
type et de la richesse de la nappe qui l'alimente, et il y a une correspondance
directe entre ce
débit et la charge hydraulique de la nappe. Les sources peuvent se classer
selon leur position
structurale :
CHAPITRE V - LOI FONDAMENTALE DE L’ECOULEMENT SOUTERRAIN
La fonction conduite d’un
aquifère permet le transport de l’eau souterraine et la transmission
des influences. Elle est imposée par la structure de l’aquifère :
paramètres géométriques et
hydrodynamiques. Seule l’eau souterraine gravitaire participe à
l’écoulement et est soumise aux
lois de l’hydrodynamique souterraine.
I - LOI DE DARCY
1.1 – Dispositif de laboratoire avec écoulement latéral
1.2 - Enoncé
de la loi
La base fondamentale du
calcul des quantités d'eau souterraine ou débit d'une nappe, par
l'hydrodynamique souterraine est loi expérimentale de DARCY (1856)
qui a montré que : le
volume d'eau Q en m3/s, filtrant dans la colonne de sable de longueur l en m, à
travers la section
A en m2, est fonction d'un coefficient de proportionnalité K en m/s,
caractéristique de la formation
et de la perte de charge par unité de longueur du cylindre Dh/l sans dimension. Le terme K est
appelé coefficient de perméabilité. Il a la dimension d'une vitesse. Il
matérialise la fonction
circulation de l'eau souterraine.
1.3 -
Conditions de validité
La loi de DARCY est
établie par des expériences de laboratoire répondant à des conditions très
strictes. Quatre conditions doivent être respectées pour que la loi soit
applicable : la continuité,
l’isotropie, l’homogénéité du réservoir et l’écoulement
laminaire.
·La continuité est la
caractéristique d’un milieu perméable ayant des vides interconnectés
dans le sens de l’écoulement. Exemple : sable, grès, alluvions, graviers,
calcaire avec des
microfissures…
·L’isotropie se dit d’un milieu
dans lequel les caractéristiques physiques (granulométrie en particulier) sont
constantes dans les trois directions de l’espace. Dans le cas contraire,
le
milieu est dit anisotrope ;
·Un milieu est dit homogène lorsque ses caractéristiques physiques
sont constantes en tous
points dans le sens de l’écoulement. Dans le cas contraire, le milieu
est dit hétérogène.
·Un écoulement laminaire est
caractérisé par des lignes de courant continues, rectilignes,
individualisées et occupant entre elles la même position relative. La vitesse
de l’écoulement
de l’eau est constante et elle est inférieure à la vitesse critique au delà
de laquelle apparaît
l’écoulement turbulent (perte de charge non proportionnelle au débit).
Rappel : la limite d’un écoulement laminaire est
définie par le nombre de REYNOLDS en milieu
poreux. Re est un rapport des forces d’inertie aux forces
de viscosité. Dans un écoulement
laminaire, les forces de frottement sont très importantes par rapport aux
forces d’inerties, d’où un
Re petit. Contrairement pour les écoulements turbulents.
Les conditions de
validité de la loi de Darcy peuvent paraître très restrictives si on
considère les
nombreuses variations lithologiques des formations hydrogéologiques
(stratification, passage
latéral de faciès, schistosité…). Mais en réalité les cas où la loi de DARCY
n'est pas applicable sont
limités aux formations très hétérogènes, aux réseaux karstiques et lorsque la
vitesse d'écoulement
est très élevée.
II – PARAMETRES HYDRODYNAMIQUES
2.1 – Perméabilité
La perméabilité est
l'aptitude d'un réservoir à se laisser traverser par l'eau sous l'effet d'un
gradient hydraulique. Elle exprime la résistance du milieu à l’écoulement de
l’eau qui la traverse.
Elle est mesurée par deux paramètres : le coefficient de perméabilité et la
perméabilité intrinsèque
a) Coefficient de perméabilité
Ce coefficient noté K, est défini par la loi de Darcy : K = Q / A
. i .Il a la dimension d’une
vitesse et s’exprime en m/s. Tous les matériaux conduisent l'eau à des
degrés divers. Les valeurs
du coefficient de perméabilité s'échelonnent de 10 à 1. 10-11 m/s
et par convention on peut
distinguer trois types de formations :
·formations perméables : K > 1.
10-4 m/s. Exemple : Gravier, sable grossier…
·formations semi-perméables : 1. 10-4
> K > 1. 10-9 m2/s. Exemple : sable argileux, sable
fin
·formations imperméables : K <
1. 10-9 m2/s. Exemple : argile.
a) Perméabilité intrinsèque
C’est le paramètre qui
caractérise la perméabilité propre de la formation aquifère indépendamment des
caractéristiques du fluide. Cette perméabilité géométrique notée k,
dépend des caractéristiques granulométriques du terrain (diamètre
efficace, surface des grains et porosité efficace) et s’exprime en m2 ou
en darcy.
La perméabilité intrinsèque est liée au coefficient de perméabilité par la relation :
·La viscosité dynamique mdécroît rapidement avec la température.
·Le coefficient de perméabilité K est
fonction inverse de m, et croît avec la température. Une
conséquence est l’accroissement de K avec la profondeur (effet du gradient
géothermique).
·La détermination du coefficient de
perméabilité K se fait à la température conventionnelle de
20°c.
·En hydrogéologie, on n’admet
généralement que K = k.
2.2 - Transmissivité
La production d'un
captage dans un aquifère est fonction de son coefficient de perméabilité K et
de son épaisseur e. C'est pourquoi un nouveau paramètre, la transmissivité,
notée T a été crée.
Elle évalue la fonction conduite de l'aquifère.
·La transmissivité est inversement proportionnelle au gradient
hydraulique i de la nappe.
·Incluant l'épaisseur de l'aquifère, la
transmissivité permet de représenter sur des cartes, les
zones de productivité.
·La transmissivité est mesurée sur le
terrain par des pompages d'essai de longue durée.
·La transmissivité varie généralement
entre 1.10-4 et 1.10-2 m2/s pour les milieux
poreux et
1.10-2 et 1.10-1 m2/s pour les milieux
fissurés.
2.3 -
Diffusivité
La diffusivité D d’un
aquifère est le rapport de la transmissivité par le coefficient
d'emmagasinement. Elle s’exprime en m2/s et elle régit la propagation
d'influences dans
l'aquifère (variation de la charge hydraulique ou de pression, transmission de
pollution..). Elle est
beaucoup plus importante dans les nappes captives (S faible) que dans les
nappes libres (S fort).
2.4 – Vitesses d’écoulement de l’eau dans une nappe
a) Vitesse de filtration Vf
La vitesse de filtration
V calculée par DARCY se rapporte à la section totale (A) de l’écoulement. Elle n'a pas de réalité physique.
b) Vitesse effective Ve
Dans une nappe seule l'eau gravitaire se
déplace entre les grains de la formation. La surface
efficace de l’écoulement est ainsi réduite aux vides ménagés par le corps
solide (grains + eau de rétention) et dépend donc de la porosité efficace ne.
L'expression de la loi de DARCY corrigée, rapportée à la section efficace pour
le calcul de la vitesse effective Ve est donc :
La section efficace de
l’écoulement est plus petite que la section totale A. Donc à débit constant, la
vitesse effective Ve est plus grande que la vitesse de filtration Vf. La
vitesse effective se rapproche
de la vitesse réelle de déplacement de l’eau mesurée sur le terrain par les
techniques de traçage.
2.5 – Coefficient d’Emmagasinement
a – Définition
Le coefficient
d'emmagasinement noté S, sans dimension est le volume d'eau libéré ou
emmagasiné par unité de surface de l'aquifère (1 m2), suite à une
variation unitaire de la charge
hydraulique Dh. Ce coefficient représente la fonction capacitive du réservoir qui
se caractérise
par le stockage ou la libération de l'eau souterraine. Il
s’exprime en % et il est déterminé sur le
terrain par les pompages d’essai.
b - Cas des nappes
libres
Dans le cas d’une nappe
libre, le coefficient d’emmagasinement correspond à la quantité d’eau
gravifique libérée sous l’action de la force de la pesanteur. Il est
assimilable à la porosité
efficace et varie généralement entre 1 et 25 %. La libération de l’eau dans
une nappe libre
s’explique par le remplacement d'une partie de l'eau contenue entre les grains
par de l'air.
c - Cas des nappes captives
Dans le cas d’une nappe captive, l'air n'a pas accès à l'aquifère. Le
coefficient d’emmagasinement
correspond aux volumes d’eau extraits par décompression de la formation
aquifère (détente de
l’eau et déformation de la roche aquifère). Les modules d’élasticité étant
faibles, le volume d’eau
libéré est beaucoup plus petit à caractéristiques égales que dans les nappes
libres. Il varie
généralement entre 1.10-4 et
1.10-3 (0.01 % et 0.1 %).
La dilatation de l'eau est insuffisante pour justifier le volume d'eau extrait
d'une nappe captive, pour une variation donnée du rabattement. Il faut y
ajouter le tassement de l'aquifère.
Cet effet S peut avoir des conséquences géotechniques graves. Exemple :
le tassement
correspond à un affaissement du sol et une dénivellation même minime peut
provoquer des
fissures dans un bâtiment, dont une partie reposerait sur une roche
incompressible. Outre les
dommages causés aux bâtiments et autres, on peut parfois constater la
réactivation de
glissements de terrain.
- Enseignant: NADJAI Saci