La production cunicole :

 

La production cunicole se caractérise principalement par sa forte atomisation plus de 85 % des élevages sont de type familial traditionnel et ne comportent que cinq lapines en moyenne. Les élevages dits « rationnels », bien que très minoritaires, produisent environ les deux tiers du tonnage de viande de lapin ; parmi eux, un sur dix est de type industriel, avec plus de 150 mères.

Importance de la viande cunicole :

            Le lapin, comparé aux autres espèces animales, élevées pour la production de la viande, présente de nombreux avantages :

1.  C’est un animal à cycles de production court ;

2.  La production annuelle de viande par mère est parmi les plus fortes (40 à 50 lapereaux/an) ;

3.  Le lapin est un bon transformateur de l’aliment,

4. Comparé à la volaille, le lapin présente l’avantage de ne pas concurrencer directement l’homme en matière d’alimentation.

            Par ailleurs, la viande de lapin a d’excellente qualité nutritive, viande diététique maigre et économique pouvant participer à la diversification de l’offre et la contribution à la diminution des importations.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comportement alimentaire :

 

Le lapin présente un comportement alimentaire de type nocturne, de plus en plus marqué avec l’âge le nombre de repas pris la nuit, en période d’engraissement, est deux ou trois fois plus élevé que celui des repas pris le jour. De plus, l’appétit du lapin est considérable un lapereau de quatre semaines peut ingérer quotidiennement le dixième de son poids en granulés.

Conduite de l’alimentation :

Dans les élevages traditionnels, le lapin est nourri avec plusieurs aliments (foin, choux, betteraves, céréales), parmi lesquels il opère un tri pouvant conduire à des rations déséquilibrées. En élevage rationnel, la ration est constituée d’un aliment composé complet, présenté sous forme de granulés. Ce type d’aliment est formulé à partir de cinq à dix matières premières différentes, en fonction de leurs qualités nutritionnelles et technologiques (aptitude au broyage et au compactage), de façon à satisfaire au moindre coût les apports alimentaires recommandés.

 

 

Composition et présentation des régimes :

 

Matières premières utilisées :

Les matières premières les plus utilisées Sont la luzerne, le son de blé, les céréales et les tourteaux.

 

Présentation de la ration :

 

*La taille des granulés :a une grande importance chez le lapin ; trop petits, ils peuvent passer à travers les grilles des trémies et être une source de gaspillage trop gros ou trop long, ils peuvent constituer une gêne, surtout pour les lapereaux en début d’engraissement. Les dimensions optimales sont de 5 à 10 mm pour la longueur du granulé et de 3,5 à 4 mm pour le diamètre.

*La taille des particules constitutives du granulé : doit également être prise en compte un broyage trop grossier nuit à la tenue du granulé, une mouture trop fine entraîne des perturbations digestives en relation avec un ralentissement du transit.

*La tenue et la cohésion du granulé :sont nécessaires le lapin est un rongeur qui doit consommer des aliments durs. Par ailleurs, un délitement trop important des granulés provoque la formation de poussières pouvant être à l’origine de troubles respiratoires dans l’élevage. L’adjonction systématique de mélasse est faite pour favoriser l’agglomération des granulés.

 

Alimentation des lapins en croissance et à l’engrais

 

Après le sevrage, qui intervient vers 28 jours, la période d’engraissement dure de six à huit semaines. La croissance des lapins est très rapide .leur poids de naissance est multiplié par 6 au cours des trois premières semaines et par 25 à l’âge de deux mois.

 

La courbe de croissance commence à s’infléchir vers l’âge de dix semaines à cet âge, la production de tissu gras par l’animal devient de plus en plus importante. L’abattage intervient donc vers 10 à 12 semaines, à un poids vif de 2,1 à 2,6 kg qui permet d’obtenir des carcasses pesant 1,3 à 1,6 k

Sachant que la production laitière de la lapine n’augmente pas proportionnellement à la taille de sa portée et que le phénomène de caecotrophie n’apparaît qu’après l’âge de trois semaines, il est indispensable que des aliments solides et de l’eau soient mis très tôt à la disposition des lapereaux.

 

 De nombreux éleveurs sont encore très réticents par rapport à cette technique en effet, ils constatent que les animaux ayant consommé d’importantes quantités d’aliment solide sous la mère présentent fréquemment, dans les deux semaines suivant le sevrage, des chutes de croissance et des troubles digestifs graves.

 

Ces accidents sont dûs au déséquilibre induit par l’aliment « spécial allaitement » dans la microflore digestive des lapereaux sous la mère ; ce type d’aliment est riche en protéines et relativement pauvre en cellulose brute indigestible. Cela est peu favorable au développement de la flore cellulolytique, pourtant nécessaire à l’animal pour la bonne utilisation ultérieure des aliments d’engraissement plus riches en constituants pariétaux.

 

Dans les deux premiers semaines suivant le sevrage, on (observe ainsi de nombreuses chutes de croissance ; les accidents digestifs sont d’autan  plus graves qu’ils affectent des animaux dont la vitesse de croissance avant sevrage était plus élevée. Pour limiter ces troubles et la mortalité qui s’ensuit, les éleveurs utilisent de plus en plus un aliment « de sevrage », enrichi en cellulose brute indigestible cet aliment est distribué dans les dix à quinze premiers jours d’engraissement.

 

Par ailleurs, pour maîtriser l’éventuel développement de parasites ou bactéries pathogènes dans le tube digestif, la supplémentation des aliments en médicaments est quasi généralisée, avec parfois des excès. Enfin, le recours à un léger rationnement quantitatif des animaux en début d’engraissement tend à se développer dans les élevages.

 

Au cours de l’engraissement, le point le plus délicat à surveiller est une disponibilité en lest suffisante, pour deux raisons

— éviter les accidents digestifs liés à un manque de cellulose

— éviter une dilution excessive du contenu énergétique de la ration par un taux de constituants pariétaux trop important. La concentration énergétique de l’aliment pourrait en effet chuter en-deçà du seuil de 2 200kcal d’ED/kg.

 

L’alimentation à volonté : est généralisée en phase d’engraissement et une supplémentation systématique est très fréquente, l’usage d’une substance à effet coccidiostatique telle que la robénidine étant même autorisée à titre d’additif (sauf dans les cinq jours précédant l’abattage).

 

Dans les ateliers qui élèvent leurs futurs reproducteurs (achetés entre six et douze semaines, voire à un jour), un rationnement à 85 % du niveau ad libitum, après l’âge de 10-12 semaines, permet d’obtenir des sujets moins gras, même si leur maturité sexuelle est légèrement retardée.

 

En ce qui concerne la distribution de l’aliment solide, un poste d’alimentation pour dix lapins suffit généralement, avec une longueur d’auge de 7 ou 8 cm par poste de consommation, Il est souvent préférable de prévoir un poste supplémentaire pour pallier un mauvais écoulement éventuel des granulés.

 

 

 

 

Tableau : Croissance et alimentation des lapereaux

 

Age

Semaine

Poids vif

GMQ

Alimentation

Indice de consommation

 

 

 

Aliment g

Eau ml/j

 

4

550 à 650

-

45

80

-

5

750 à 850

30

70

130

2,3

6

1050 à 1150

40

100

210

2,5

7

1350 à 1500

45

135

270

3

8

1650 à 1850

50

135

330

3

9

1950 à 2150

40

140

350

3,5

10

2200 à 2400

35

140

370

4

11

2400 à 2600

30

140

400

4,7

 

Tableau  : Normes d’ambiance en engraissement

 

 

Minimum

0,2 m3/kg PV

Volume

 

 

 

Optimum

0,27m3/kg PV

Densité

16 lapins par m² de cage

 

 

Maximum

23 à 25°C

Température

 

 

 

Optimum

16 à 17°C

Eclairement

1à 4 heures/jour

 

Ventilation

0,8 à 4 m²/kg PV

 

 

Hiver

0,25 à 0,2 m/s

Vitesse de l’air

 

 

 

Eté

0,2 à 0,4 m/s